Un cabinet dentaire, sous prétexte qu’il tendrait à augmenter sa productivité ou que son gérant se préoccuperait de son rendement, passerait-il de la dénomination, certes restrictive, de cabinet médical à celle, inappropriée et subversive, d’une entreprise ou d’un magasin, quitte à perdre toute sa singularité clinique et organisationnelle ?
Personne n’a le droit d’ériger en « définition » sa vision subjective, personnelle et sectaire d’un mode d’exercice quand bien même celui-ci tend à évoluer. On ne crée pas un oxymore, tel « le cabinet dentaire est une entreprise » afin de faire évoluer les pratiques, mais seulement pour bousculer les mentalités.
Certes, il faut conduire le changement de certaines pratiques managériales complètement obsolètes en cabinet dentaire qui ne servent ni les intérêts de ses protagonistes (praticiens-gérants et employés), ni les intérêts des patients. Mais faut-il provoquer le changement coûte que coûte, à n’importe quel prix, à renfort de jeux de mots douteux ? Dans la même logique, un devis dentaire ne serait-il pas, ni plus ni moins, qu’un devis de plomberie ; la métaphore est ici bien plus riche de sens, plus caustique et nous met a fortiori en garde avec humour contre toute dérive entrepreneuriale !...